Créé en  2006 
      au > Théâtre Gérard Philipe
      > revue de presse
       
       
      
      photo © Bellamy 
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production Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, Centre dramatique national
Le Marin
      
de Fernando Pessoa
(Éditions José Corti) - traduction française Bernard Sesé
mise en scène Alain Ollivier
 «Raconte encore, ma soeur, raconte encore… N’arrête pas de           raconter, et ne fais pas attention aux jours qui naissent… Le jour ne se lève pas  pour qui pose sa tête sur le sein des heures rêvées…Ne tords pas les  mains, cela fait un bruit qui ressemble à un serpent furtif…Parle-nous  encore, encore beaucoup de ton rêve.»
  
Composé en deux jours les 11 et 12 octobre 1913, Le Marin est           aujourd’hui encore un chef-d’oeuvre méconnu, prémonitoire et         fondateur du théâtre du XXe siècle.. 
Pessoa n'a écrit pour le théâtre que Faust (resté inachevé, bien que travaillé jusqu'à sa mort en 1935) et Le Marin. 
      Le Marin est composé les 11 et 12 octobre de l'année 1913, où Pessoa, dans la revue Teatro,  revendique un théâtre proche de l'esprit des symbolistes français et de  Maeterlinck: "L'intrigue au théâtre réside non pas dans l'action ni  dans la progression et les conséquences de l'action, mais plus  largement dans la révélation des âmes à travers les paroles échangées  et la création de situations"
Trois jeunes filles veillent leur compagne défunte. C'est la nuit,           et il y a comme un sillage vague de clair de lune. "Ne désires-tu           pas, ma sœur, que nous trompions le temps en nous racontant ce que           nous avons été ? C'est beau et c'est toujours faux..." 
      Pessoa a alors vingt-cinq ans. Et ce que lui dictent les voix de ces veilleuses,           c'est le théâtre même de son inspiration. Les trois           veilleuses sont les figures des voix intérieures du poète         pendant la création.
"Un coq chante. Les veilleuses demeurent silencieuses. Non loin, sur un chemin, une charrette indécise gémit et grince."
À la découverte posthume des œuvres de Pessoa, Lisbonne est entrée dans la mythologie littéraire, comme la Prague de Kafka et le Dublin de Joyce. Le Marin reste cependant un chef d'œuvre méconnu.